1er janvier 1860, naissance du 11e arrondissement

Les deux vies du 11^e arrondissement

Le 11^e arrondissement, de la Convention au Second Empire

La loi du 4 brumaire de l’an IV (26 octobre 1795) sur la division du territoire de la République est l’un des derniers actes de la Convention avant l’instauration du Directoire. Elle instaure la division administrative de Paris, délimité depuis 1790 par l’enceinte des Fermiers généraux, en 12 municipalités et 48 sections, qui épousent les contours des sections révolutionnaires. Cette organisation, confirmée par le Premier Empire en 1811 sous les vocables d’arrondissements et de quartiers, perdurera jusqu’en 1859.

Le 11^e arrondissement de Paris, situé sur la rive gauche de la Seine, est subdivisé en 4 quartiers : Pont-Neuf, Théâtre-Français (le théâtre de l’Odéon), Thermes de Julien (les arènes de Lutèce, Luxembourg. La dénomination des quartiers au cours des années évoluera (voir carte ci-dessus). Durant cette même période, il convient de regarder le périmètre du 8^e arrondissement, dont la moitié nord englobait les quartiers Marais, Popincourt et Faubourg Saint-Antoine, auxquels s’ajoute le quartier de la Roquette en 1850. Le quartier Temple, lui, faisait partie du 6^e arrondissement.

Le 11^e arrondissement du Paris d’Haussmann

Le Second Empire, entre 1853 et 1870, lance un programme, conduit par le préfet Haussmann, de modernisation mais aussi d’extension de Paris qui, du fait de l’annexion de 24 communes limitrophes, passe de 12 à 20 arrondissements et donc de 48 à 80 quartiers.

Cette transformation de Paris est conduite sur les bases juridiques suivantes :

• le décret impérial du 9 février 1859 portant sur l’extension de Paris,
• la loi du 16 juin 1859 sur l’extension des limites de Paris,
• le décret impérial du 3 octobre 1859 qui fixe les dénominations des vingt arrondissements,
• l’entrée en vigueur de la nouvelle division administrative de Paris le 1^er janvier 1860.

Ces textes visent à fixer les limites et l’organisation administrative de Paris jusqu’aux enceintes fortifiées et, au-delà, d’assujettir 250 mètres aux servitudes de défense.

À partir de janvier 1860, la configuration du 11^e arrondissement – dénommé arrondissement de Popincourt – reprend le tracé du 8^e arrondissement de la Convention, sans le quartier du Marais, mais augmenté de l’est du quartier du Temple du 6^e arrondissement.

Le nouvel 11^e arrondissement est partagé en quatre quartiers administratifs, toujours en vigueur pour l’administration publique. Soit du nord au sud :

• la Folie-Méricourt (41^e quartier de Paris), limitée au nord par la rue du Faubourg-du-Temple, à l’est par le boulevard de Belleville et une partie du boulevard de Ménilmontant, à l’ouest par le boulevard du Temple et au sud par la rue Oberkampf ;

• Saint-Ambroise (42^e quartier), limité au nord par la rue Oberkampf, à l’est par le boulevard de Ménilmontant, à l’ouest par le boulevard des Filles-du-Calvaire et une partie du boulevard Beaumarchais et au sud par la rue du Chemin-Vert ;
• la Roquette (43^e quartier), limitée au nord par la rue du Chemin-Vert, à l’est par le boulevard de Ménilmontant et une partie du boulevard de Charonne, à l’ouest par une partie du boulevard Beaumarchais, de la place de la Bastille et au sud par une partie de la rue du Faubourg-Saint-Antoine et par la rue de Charonne ;
• Sainte-Marguerite (44^e quartier), limitée au nord et à l’ouest par la rue de Charonne, au sud par la rue du Faubourg-Saint-Antoine et à l’est par le boulevard de Charonne.

Depuis juillet 2002 et la création des conseils de quartier, Paris compte 121 conseils de ce type (116 depuis 2020 et la fusion des quatre premiers arrondissements) – le 11^e en a cinq : République/Saint-Ambroise, Belleville/Saint-Maur, Léon-Blum/Folie-Regnault, Bastille/Popincourt, Nation/Alexandre-Dumas.

Évolution de la population dans le 11^e arrondissement

La population du 11^e arrondissement de Paris est passée de 125 700 en 1861 à 145 208 en 2019, avec un pic à 242 000 habitants en 1911. Bien que la population ait sensiblement diminué dans les années 1960, avec une superficie de 366 ha, la densité est, en 2019, de l’ordre de 39 500 hab./km², ce qui en fait toujours l’arrondissement le plus dense de Paris.